De l’Ecole Théorique et Pratique de Tissage Mécanique à l’Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs Sud Alsace
Le 13 juillet 1861, le président de la Société Industrielle de Mulhouse (S.I.M.), Monsieur Nicolas KOECHLIN, lance un appel aux industriels de la région et ouvre une souscription pour financer la création d’une école de Tissage. Le 14 août 1861 a lieu une assemblée des souscripteurs. La Société Civile de l’Ecole de Tissage mécanique est fondée.
Début novembre 1861, l’Ecole de Tissage ouvre ses portes avec un effectif de neuf élèves réguliers dans un local provisoire situé Grand-Rue. La société André KOECHLIN & Cie (A.K.C.) fournit à titre de prêt les machines nécessaires à la formation. L’enseignement est confié à M. Emile FRIES, son premier directeur.
En 1862-63, l’Ecole est fréquentée par 15 élèves puis 29 en 1863-1864. Le matériel et la place manquent.
Le 24 février 1864, l’assemblée générale convoquée, prend la résolution de former une nouvelle Société Civile « pour la construction définitive et le développement de l’Ecole Théorique et Pratique de Tissage Mécanique de Mulhouse ». Bienfaitrice continuelle, la maison André KOECHLIN & Cie fournit au meilleur prix le terrain sur lequel sera édifié le bâtiment à étage et l’annexe contenant la chaudière, tels qu’ils existent encore aujourd’hui « quai des pêcheurs » et occupés par l’école des Beaux Arts : « Le Quai ».
Installée, l’Ecole de Tissage est définitivement lancée et reçoit pour l’année scolaire 1864-65, 35 élèves réguliers.
Dans le domaine de l’organisation, l’Ecole mène de pair la théorie et la pratique.
Déjà la direction de l’Ecole s’occupe du placement de ses élèves, soit en France, soit à l’étranger, suivant les demandes qui, de jour en jour, deviennent plus nombreuses.
La SIM se trouve confrontée au besoin de formation dans le domaine de la filature. Heureuse de son succès avec l’école de Tissage et voyant les techniques de filature en grande mutation, elle décide de créer une école de Filature.
Comme pour l’Ecole de Tissage, on lance un appel à souscription pour le financement et le matériel est offert au nouvel établissement.
L’Ecole de Filature est installée dans le local de la Grand-Rue qui avait abrité l’Ecole de Tissage. Comme celle-ci, elle constitue un petit établissement complet avec force motrice à vapeur et atelier de réparations. Son matériel est le plus complet dans le domaine de la filature et l’organisation est semblable à l’école de Tissage. La direction est confiée à M. J.-M.WEISS.
Les deux Ecoles de Filature et de Tissage marchent de pair pendant plusieurs années. Mais les frais étant élevés pour l’une et pour l’autre, surtout pour la filature, il est avantageux de les associer en un seul établissement.
Quelques élèves des deux écoles de Filature et Tissage lancent l’idée de créer une Association et élaborent des statuts.
Faute de participants assez nombreux et enthousiastes et du contexte géopolitique, cette initiative reste à l’état de projet. Les statuts sont archivés.
23 décembre 1868, lors de la réunion du Conseil d’Administration de l’école, il est enfin décidé de fusionner les deux écoles Textiles.
L’Ecole de Filature est donc transférée dans les bâtiments de l’Ecole de Tissage.
M. FRIES devient l’unique directeur de l’établissement, et M. WEISS directeur adjoint, chargé de la section de filature.
En pleine prospérité, elle compte 40 élèves. Mais les événements de 1870-1871 stoppent l’école dans cet élan.
Notre école doit fermer ses portes du 31 juillet 1870, Française, au 12 avril 1871, Allemande.
En 1876, ils ne sont plus que 16 élèves.
Le 24 juin, jour de l'assassinat de Sadi CARNOT Président Français, une étincelle jaillit. Le soir nos étudiants se réunissent au Café Luxhof de la rue du Sauvage, l'établissement "in" de l'époque, pour discuter de la fondation d'une association des anciens élèves. Des statuts basés sur ceux de 1868 sont élaborés et déposés à la « Kreisdirektion » pour l’autorisation d'existence juridique. Après enquête par les autorités allemandes et à cause du comportement francophile des étudiants du textile, la création est refusée sans indication de motif.
Fin juin 1896, les étudiants fêtent la fin des cours.
On décide de tenter pour la troisième fois la création d'une Association, on élabore des statuts, cette fois-ci en deux langues. Une Assemblée générale constitutive provisoire, fixée au 22 décembre 1896 au Café Luxhof, réunit 55 anciens élèves pour approuver les statuts, y apposer leur signature et procéder à l'élection du Comité de l'Association.
On choisit Gustave DOLLFUS, membre fondateur de l'école et président du Conseil d'Administration comme président d'honneur, le directeur Oscar WILD comme premier président, Jules BICKING (parmi les 9 premiers étudiants) comme vice-président, Henry BRUGGEMANN comme secrétaire-trésorier, Albert STORCK, Paul GÉGAUFF, Auguste BREITENSTEIN et Camille De LACROIX (vice-président du C.A. et Chevalier de la Légion d'Honneur) comme assesseurs.
L’autorisation est accordée et notre Association fondée officiellement sous le nom d’ « Association Libre des Anciens Élèves de l'École de Filature et de Tissage de Mulhouse » ou « Freie Vereinigung ehemaliger Schüler der Spinn und Webschule Mülhausen ».
Le terme « libre » souligne à mots couverts l'esprit antigermanique des initiateurs.
Dès la troisième Assemblée générale, en juin 1899, un bureau de placement est créé et une circulaire envoyée à tous les industriels les rendant attentifs à cette nouvelle institution et les engageant à en faire usage.
Mais au-delà de l'assistance aux anciens élèves pour la recherche d'un premier emploi ou, plus tard, pour faciliter leur évolution de carrière, l’association est un soutien pour chaque ancien. C’est d’ailleurs encore, de nos jours, le but principal de l’association.
Le développement de l’Ecole se manifeste par le nombre de ses élèves et l’augmentation de son recrutement dans les pays étrangers. Le nombre des élèves atteint le chiffre de 69 en 1909-1910 et de 72 en 1910-1911.
Une nouvelle loi militaire de 1911 perturbe les effectifs et pour l’année 1911-1912 le nombre d’élèves diminue sensiblement à 45, puis à 38 en 1913-14.
L’année scolaire se termine laissant présager les tensions franco allemandes relancées par l’assassinat le 28 juin 1914, de l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône austro-hongrois.
La guerre survient peu après les examens de fin d’année. Le 3 août, l’Allemagne déclare la guerre à la France.
L’Ecole ne peut réouvrir ses portes.
En 1915, une enquête est ordonnée, en vue de la mise sous séquestre de l’Ecole, considérée comme « entreprise ennemie ». Tous les efforts directoriaux tentent à démontrer « qu’il s’agissait d’une entreprise d’utilité publique dont les fondateurs s’étaient formellement interdits tout bénéfice et n’avaient jamais touché d’intérêts pour les parts souscrites ».
L’enquête traîne pendant plus de trois ans ; la mise sous séquestre est ordonnée par un décret ministériel du 20 octobre 1918... Un mois avant l’armistice et l’entrée des troupes françaises à Mulhouse.
L’armistice signé le 11 novembre 1918, l’école française à nouveau, peut relancer son enseignement. Le 1er février 1919, l’Ecole réouvre ses portes accueillant 57 élèves réguliers.
La majorité de ces élèves sont d’anciens combattants. Parmi eux, quelques-uns portent encore l’uniforme.
L’école devient : Ecole Supérieure de Filature et Tissage de Mulhouse. Cette appellation est considérée par certains comme prétentieuse, elle est pourtant justifiée par l’évolution et l’augmentation de ses programmes. Notre école doit former pleinement les futurs directeurs de demain.
Industrie en évolution, il est aussi nécessaire de créer la section de bonneterie pour palier à l’absence sur le plan national d’une école supérieure dans cette spécialité. L’école prend le nom d’Ecole Supérieure de Filature, Tissage et Bonneterie de Mulhouse.
Désormais, les ateliers seuls couvrent une superficie de 2.500 m². Ils possèdent les machines les plus récentes en filature, tissage et bonneterie.
Suite à de multiples demandes auprès du Ministre de l’Instruction Publique, le titre d’Ingénieur Textile EFSTBM voit le jour en 1936 ainsi que sa première promotion officielle. Pour les élèves-ingénieurs, le programme est étendu notamment en matières fondamentales : mathématiques, physique, chimie et chimie des colorants et apprêts. Leur scolarité est étalée sur trois années.
La guerre s’annonçant, Mulhouse, ville frontière, devient une zone d’insécurité. Le conseil d’administration cherche alors à la transférer dans un endroit suffisamment sûr en France intérieure. Victor HILDEBRAND est mandaté pour organiser l’installation de l’école dans les locaux de l’Ecole Pratique de Commerce et d’Industrie de Roanne. Plusieurs villes sont aussi successivement visitées dans le même but. Finalement, malgré l’appui précieux des autorités, aucun déménagement n’est validé.
Le 23 novembre 1939, la décision de fermer l’Ecole est une nouvelle fois prise, malgré le nombre record d’inscrits à cette période.
En 1941, les autorités d’occupation prennent possession de l’Ecole. L’Ecole est donc exploitée par les autorités allemandes, d’abord dans le but d’assurer des cours aux contremaîtres, puis à partir du 1er avril 1942, sous le nom de « Staatliche Textilfachschule ».
L’école sert de retardateur aux étudiants Alsaciens pour l’enrôlement dans l’armée Allemande.
L’administration Allemande est présente jusqu’en novembre 1944, où l’avance rapide des troupes de la libération provoque la fuite précipitée des occupants qui fort heureusement laissent indemnes les installations existantes.
Le conseil d’administration se charge activement de la réouverture de l’Ecole et dès le 15 novembre 1945, les cours reprennent. Le 8 janvier 1946 une rentrée solennelle est présidée par le Commissaire de la République et soulignée par la présence de nombreuses hautes personnalités, marquant officiellement la fin de cette période trouble. La présence réconfortante de 129 élèves de 7 nationalités montre la pérennité de notre école. Parmi ces élèves, on compte de nombreux combattants et internés, ainsi que des étrangers qui ont interrompu leurs études en 1939. Après deux directions intérimaires, M. Victor HILDEBRAND (ancien professeur de tissage et de bonneterie) devient en mars 1946 le titulaire du fauteuil de M. ORTLIEB à la direction de la maison. Il a pour mission de reconstituer le corps professoral de l’école et de terminer l’organisation du cycle ingénieurs, tout en faisant face à une affluence inaccoutumée d’élèves (en 1950-1951, 188 élèves de nationalités différentes).
Locaux: Un nouvel atelier avec salle de cours couvrant 1.000 m² est bâti. Il est prévu pour abriter la section tissage.
Un nouveau laboratoire de Métrologie Textile spacieux est aussi créé. Il est enfin à la hauteur des besoins de l’école et de l’industrie régionale qui travaillent en étroit partenariat.
Enseignement : Un changement important est apporté au programme des ingénieurs : l’enseignement fondamental scientifique est regroupé sur la Première année d’étude. Le but est de mieux préparer les élèves aux disciplines textiles et industrielles grâce à une base scientifique solide.
Matériel : Le matériel moderne côtoie le matériel ancien. Cette évolution permanente du parc machine traduit le souci d’adaptation de l’enseignement au rythme d’évolution des techniques.
L’école fête ses 100 ans dignement avec des festivités à la hauteur de l’Anniversaire : le Bal du Centenaire et les Journées du textile les 20 et 21 octobre. Les événements sont sous le haut-patronage de Monsieur le Ministre de l’Education Nationale Lucien PAYE et Monsieur le Député Maire de Mulhouse Emile MULLER.
Ce Centenaire est aussi tourné vers l’évolution : on entend déjà parler de modifier une fois encore les statuts de l’Ecole et son nom. L’ESIT se trame…
Beaucoup de changements sont à prévoir. Ceci témoigne de la vitalité de la vénérable vieille dame chez qui on vient, du bout du monde, pour apprendre son métier.
« nous voilà arrivés au but ! » : grâce aux efforts de toute une équipe comprenant le Directeur de l'École Supérieure de Chimie et du Centre de Recherche de la Physico-chimie des Surfaces Solides (Jean-Baptiste DONNET), le Conseil d'Administration de l'École (présidé par Jean-Mathias HORRENBERGER), la Société Civile de l'École textile (sous la présidence de Pierre SIEGER), la Municipalité de Mulhouse, la Direction de l'École (assurée par Jean-René Meunier), l'Association des Anciens élèves et les milieux politiques, la reconnaissance officielle est enfin prononcée.
Le rattachement à la Faculté des Sciences de l'Université de Strasbourg est validé. Notre École devient l’École Supérieure des Industries Textiles de Mulhouse. Désormais, les diplômes sont signés par le Recteur de l'Académie de Strasbourg.
1971, le combat pour la reconnaissance :
L’école, rattachée à l'Université Louis PASTEUR de Strasbourg, n’arrive pas à recruter. Son changement de nom et ses nouveaux modes de recrutement ne lui permettent pas de recruter comme dans les années les plus fastes.
Une nouvelle fois, le Ministère envisage d'abandonner l'École et de la fermer.
L’école se bat contre ceci : Pierre SIEGER, devenu président des Conseils d'Administration de l'École et du Centre de Recherches Textiles en fait son « cheval de bataille ». Aidé de Richard Adrien SCHUTZ, directeur des Études depuis 1974 et directeur adjoint en 1975, il veut faire de Mulhouse "la meilleure école textile de France, sinon du monde" et donne une nouvelle impulsion à ces démarches.
En 1975, le Secrétaire d'État aux Universités annonce la nationalisation des deux Écoles d'ingénieurs de Mulhouse (Chimie et Textile) et leur intégration prochaine à la nouvelle Université de Mulhouse, assortie de la promesse d'une contribution de l'État à l'édification des nouveaux bâtiments de l'École !
En 1976, Richard Adrien SCHUTZ prend à temps complet la direction de l'École.
Le nouveau défi est de financer cette Ecole Nationale.
Le budget n'est assuré qu’à 50 % par l'État, l'École ne compte aucun fonctionnaire, les anciennes structures administratives sont à modifier, les sciences textiles ne sont pas reconnues comme discipline universitaire, etc...
Avec ténacité, acharnement voire même une dose de folie…, personne ne se décourage et au bout d'une quarantaine d'entrevues avec les différentes instances ministérielles à Paris, sans compter les innombrables démarches auprès des industriels de la Ville, du Département, de la Région, la construction de l’Ecole sera financée grâce à l’appui des collectivités.
Par décret du 5 avril 1977 l'École de Mulhouse, seule École en France dans cette spécialité, est érigée en ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DES INDUSTRIES TEXTILES DE MULHOUSE en tant qu'Unité d'Enseignement et de Recherche (U.E.R.) de l'Université de Haute-Alsace formant des ingénieurs E.N.S.I. (bac + 5) et permettant à des chercheurs de préparer, à l'issue d'un Diplôme d'Études Approfondies (D.E.A.) en Sciences des fibres textiles et des matériaux macromoléculaires (évoluant en 1984 dans l’intitulé « Génie des processus et des matériaux textiles et paratextiles »), un Doctorat en Sciences de l'Ingénieur de l'Université de Haute-Alsace.
La société Civile de l’ENSITM gère les problèmes juridiques relatifs au transfert de propriété.
Il est créé, en accord avec le Ministère de l’Education Nationale, une nouvelle structure : "Association pour le Développement de la Formation et de la Recherche Textile" (A.D.F.R.T.) présidée par Pierre SIEGER, pour gérer le paiement du personnel privé.
Ce nouvel organisme devient l'employeur (pour le compte de l'Université) du personnel de l'École qui n’a pas souhaité devenir fonctionnaire.
Les nouveaux locaux de l’école sont inaugurés en décembre 1977 par le Directeur du cabinet ministériel BEGUIN. Une nouvelle page de l'histoire de l'École est écrite.
L’équipe se renforce de professeurs universitaires pour le développement des activités de recherche.
Les premiers diplômes d'ingénieur ENSITM sont délivrés en 1980 et le recrutement des élèves se fait désormais par la voie du Service des Concours Communs Polytechniques.
L'ENSITM dans le cadre de l'Université de Haute Alsace, devient le seul établissement français à être habilité à délivrer un doctorat en la spécialité des sciences textiles.
Les élèves-ingénieurs textiles se voient offrir la possibilité de préparer simultanément la licence en Électrotechnique, Électronique et Automatismes (E.E.A.) de l'UHA.
Le Laboratoire de Physique et Mécanique Textiles de l'ENSITM (L.P.M.T.) voit le jour en 1980. Associé au C.N.R.S. en 1985, cette Jeune Équipe, devient en mai 1988 : le seul laboratoire textile en France, L.P.M.T.- Unité de Recherche associée au C.N.R.S.
En 1983, une formation d'ingénieur en confection-habillement, inexistante en France, est envisagée et finalement ouverte en novembre 1985.
En 1986, l’Ecole s'agrandit de 1000 m², de salles de cours et de travaux pratiques, nécessaires à cette nouvelle formation.
Mulhouse, au travers de l’Université de Haute Alsace, sait qu’elle doit développer un secteur nouveau des Sciences pour l’Ingénieur dans les domaines de l’électronique, de l’automatique et de l’informatique industrielle. Des racines sont présentes :
1967 : licence-maîtrise d’Electronique d’Electro-technique et d’Automatique (E.E.A.),
1981 : un Diplôme d’Etudes Approfondies (D.E.A.) en Productique,
1983 : un Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées (D.E.S.S.) en Logiciel des Systèmes Industriels,
1984 : une Maîtrise des Sciences et Techniques en Systèmes Automatiques Industriels.
1984 : Création de l’I.R.P. : Institut de Recherche Polytechnique, UFR de l’université à dominante recherche.
Cette nouvelle école doit enseigner les domaines de l’Automatique et de l’informatique Industrielle. Le CA approuve cette création.
Le 8 juillet 1988 lors d’une réunion interne à l’U.H.A., il est décidé de créer 2 options : S.A.I. (Systèmes Automatisés Industriels) et L.S.I. (Logiciels des Systèmes Industriels).
Il est proposé de nommer cette nouvelle école : ENSI3A (Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs en Automatique et Informatique Industrielle).
Le dossier d’habilitation est présenté à la Commission du titre d’ingénieurs au printemps 1989. L’instruction s’achève en décembre par un avis positif de la commission d’Experts de la Commission du Titre d’Ingénieurs (C.T.I.). Le nom final de l’école est cependant modifié et devient : Ecole Supérieure des Sciences Appliquées pour l’Ingénieur, Mulhouse (ESSAIM).
L’habilitation à délivrer un nouveau titre d’ingénieurs au sein de l’U.H.A. est obtenue auprès de la CTI après deux ans, ce qui constitue une sorte de record de rapidité.
L’ESSAIM est créée par décret le 1er août 1990.
L’Administrateur Provisoire de cette nouvelle Ecole est le Directeur de l’IRP : Monsieur Gérard METZGER.
Il faut accueillir les premiers étudiants et un bâtiment provisoire est mis en place à côté de l’ENSITM.
Les premiers matériels sont financés par l’Etat, le Conseil Général, la CCI de Mulhouse et la Ville de Mulhouse.
Ils sont installés sur le site de l’IRP au Technopôle.
La création de cette nouvelle école est faite en un temps record.
La Commission Nationale d’Evaluation des Universités conclut en 1993 d’une « très bonne école d’Ingénieurs qui a su se développer grâce à un excellent niveau de formation et à un effort qu’il faut souligner dans le domaine de la recherche ».
En 1993, sous la direction d’Auguste Kirschner est lancée la troisième option de la formation d'ingénieurs textiles: Traitements et Textiles Techniques (T3).
La ville de Mulhouse met à disposition le terrain sur le Campus de l’Illberg. Les travaux débutent en juillet 1992 pour se terminer à l’Automne 1993.
Le bâtiment définitif de l’ESSAIM a une superficie de près de 8000 m².
Sous la direction de Marc Renner, nn parle de moderniser encore notre école et de l’agrandir : un projet d’extension de 2000m² est évoqué pour 1997/1998. Le projet prévoit de modifier l’atelier de Tissage, la création de salles de cours, d’un nouvel amphithéâtre, de bureaux, ainsi qu’une salle d’archives et d’une bibliothèque spacieuse.
En 1996, sous la présidence de René DUC, l’Association des Anciens Elèves, toujours étroitement liée à l’école, fête son centenaire.
La CTI, lors de son passage en 1993 et de nouveau en 1997, parle de créer un regroupement d’Ecoles.
Elle pense que ce rassemblement ne peut être que positif pour les deux entités. La quantité d’étudiants ainsi regroupés assure la pérennité en nombre des formations. Les forces de chacune vont pouvoir être mises en commun.
Le projet de fusionner les deux écoles d’Ingénieurs Mulhousiennes, ENSITM et ESSAIM, avance avec l’ensemble du corps enseignant. Il est validé par les CA respectifs des deux écoles en décembre 2000 et approuvé par le CA de l’UHA en juin 2001.
Le bâtiment est quasi terminé et les premiers cours peuvent y débuter à partir d’avril 2002.
Les étudiants participent au Tournoi Inter ENSI de Besançon en mai 2003, tous ensemble sous l’étendard « Polytech’Mulhouse : ENSITM + ESSAIM ».
L’ENSITM lance sa nouvelle filière « Mécanique et Systèmes »
Enfant né avant mariage, cette filière est un peu un retour aux sources. Ses enseignements fondamentaux semblent logiquement associés à l’Ecole… de Tissage Mécanique.
Un Hall de mécanique et du matériel pédagogique sont mis en place dans les anciens ateliers de Maille réorganisés en un espace dédié à la Mécanique en 2006. La Maille rejoint la filature dans un seul et même atelier.
Janvier 2005, suite au passage de la CTI dans les deux écoles ENSITM et ESSAIM, le projet se finalise et le 5 juillet 2006, les deux écoles fusionnent et deviennent : l’Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs Sud Alsace – Mulhouse : l’ENSISA.
Dans la foulée, la CTI habilite l’école à délivrer le titre d’Ingénieur ENSISA.
Il est décidé que le site de l’ESSAIM sera nommé ENSISA Lumière et que le site de l’ENSITM sera nommé ENSISA Werner en références aux rues qui les desservent.
Comme toujours par le passé, l’association des Anciens Elèves de l’ENSITM souhaite suivre le mouvement de son école et conjointement avec l’association des Anciens Elèves de l’ESSAIM, il est décidé de proposer la fusion des deux associations pour prendre la dénomination d’Association des Anciens Elèves de l’ENSISA.
Cette démarche, proposée par Bernard TURCK (Président des Anciens de l’ENSITM) et Hervé GISSINGER (Président des Anciens de l’ESSAIM), est votée par Assemblée Générale Extraordinaire le 8 décembre 2007.
2008 : lancement d’une option « Eco Conception » en 3ème année :
En septembre 2008 une option Eco Conception en 3ème année Textile. Une salle est dédiée et on met en place des panneaux photovoltaïques sur le toit du bâtiment du site Werner.
En septembre 2009, est créé un diplôme d’ingénieurs formés par la voie de l’apprentissage : « Ingénieur Système de Production ».
Cette formation est lancée en partenariat avec l'I.T.I.I. Alsace (Institut des Techniques d’Ingénieurs de l’Industrie d’Alsace) pour répondre aux besoins de formations d’Ingénieurs par alternance (formation initiale comme continue) et soutenue par la Région Alsace.
Dirigée par Laurent BIGUÉ, notre école aujourd’hui c’est :
- Une ENSI qui accueille plus de 500 étudiants par an.
- Des promotions de plus de 100 ingénieurs.
- 17 000 m² de bâtiments sur deux sites.
- Deux laboratoires de Recherche.
- Une formation fondée sur une grande expérience industrielle, dans cinq domaines :
« Automatique et Systèmes »
« Informatique et Réseaux »
« Mécanique »
« Systèmes de Production »
« Textiles et Fibres »
Il ne reste plus qu’à écrire la suite de cette belle histoire… et d’autres pourront le faire dans 150 ans…